Hommage à Jacques Higelin
Bon, Johnny ça ne
m’avait pas secoué plus que ça, il faisait partie du paysage,
certes – enfin le paysage du plus grand nombre – sans doute pour ça qu’il
a eu droit a ses obsèques nationales - mais au-delà de ça ?
Mais là, ….
Jacques, putain, enfin Higelin, quoi … !
Dans Higelin, il y
avait une espèce de classe étrange, comme un seigneur, un orfèvre
du délire verbal, logée dans une de ces gueules de mecs à qui
t’as envie de payer un verre, de préférence tard, très tard,
pour passer des heures à causer avec lui en essayant de refaire le
monde, en ‘’regardant loin derrière la glace du comptoir’’
comme aurait dit un Léo Ferré qui ne l’aurait pas renié car il
était fait un peu du même métal de la mélancolie déjantée que lui.
Je me souviens
l’avoir vu, oh il doit bien y
avoir une vingtaine d'années, dans le live d’un
enregistrement de l’émission Tatatata, il était l’invité
principal, nous avions pu y trouver place dans le public de l'émission grâce à un neveu qui
faisait un stage dans le milieu télévisuel de l’époque. Dans un
enregistrement de cette émission, on était à quelques mètres
seulement de la piste, on touchait presque le maestro.
Il avait surgi comme
un méchant diable de sa boite pour nous servir son sublime ‘’Champagne’’ ...
La nuit promet
d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires
Ouvrez mon sarcophage
Et vous pages pervers
Courrez au cimetière
Prévenez de ma part
Mes amis nécrophages
Que ce soir nous sommes attendus dans les marécages
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires
Ouvrez mon sarcophage
Et vous pages pervers
Courrez au cimetière
Prévenez de ma part
Mes amis nécrophages
Que ce soir nous sommes attendus dans les marécages
( ….)
Puis on l’avait vu
ensuite en duo avec Arthur H son fiston au piano…
Envoûtant !
Il y a des soirs
comme ça ou l’on sent plus que les autres soirs que le temps
passe, qu'il y en a bien plus derrière que devant nous nous
désormais. On finit par acquérir cette impression étrange de
n’être là que pour tenter de retenir les édifices de nos vies,
d’empêcher tout ce qui nous a (et que l’on a) construit de
tomber.
Que les damnés
obscènes cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peine à ceux qu'ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables en sont venus à douter d'eux-mêmes
Dédain suprême
Fassent griefs de leur peine à ceux qu'ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables en sont venus à douter d'eux-mêmes
Dédain suprême
(...)
Reste l'envie de se taire ...
Ô temps, suspends
ton vol
Ou bien vire tes
fesses
Car ce soir tu nous
voles
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