Loulou de mer
Et si je me la
jouais ‘’vieux loup de mer’’ … ?
Déjà du côté des
archétypes, il me faudrait – peut-être ? - une bonne vieille
barbe, fournie un minimum, de celle qui asseoit une image de virilité
suffisamment crédible.
Cette gueule de
Tabarly par exemple, photographiée en 1976 (ci-dessous, le livre "à Eric") à son arrivée vainqueur
de la transat anglaise à Newport à bord de Pen Duick VI est de
celles qui m’ont souvent laissé songeur.
Rêveur ?
Admiratif !
Admiratif !
Oh, oui, aussi, de
l’exploit, bien sûr, mais surtout face à celle gueule de loup de
mer et son regard perdu dans le lointain de son épopée de solitaire
vainqueur, avec cette bonne vieille barbouze qui vous pose un vrai
vieux loup de mer.
Eric Tabarly dans le livre ‘’à Eric’’ …
Hélas, je parviens
tout juste à obtenir un semblant de crédibilité sur ce domaine (
le domaine pileux j’entends!) après une période vraiment
prolongée et dans une absence très volontaire de rasoir pour me
donner une vague allure de ces ‘’gueules d’ours’’ que
portent ordinairement au bout d’à peine trois jours mes amis ou
tant de congénères voileux dans leur plus banale des croisières à
caboter le long de la côte même sous une météo de
demoiselle...Tous ces gens-là reviennent avec de ces gueules
d’aventuriers ...Alors que moi… ?
Selon une étude
américaine – c’est vrai ça, vous avez remarqué ? Ces
genres d’études qu’on peut trouver en tapant sur le fameux
moteur de recherche sur internet sont toujours ‘’américaines’’
- on peut lire ceci :
‘’Le psychologue
Robert Wildman et ses collègues, de l'Hôpital de Milledgeville en
Géorgie, aux États-Unis, ont montré à des étudiantes des
photographies tirées de magazines et montrant des hommes nus. Elles
devaient indiquer quelles caractéristiques elles préféraient chez
un homme, et la pilosité arriva en bonne place : 46 pour cent des
femmes ont déclaré préférer une poitrine très velue, 46 pour
cent une poitrine modérément poilue, et huit pour cent sans poils.
Pas de doute : le poil exerce un attrait certain auprès des
femmes.’’
source:
Tout juste
parviens-je à arborer une espèce de vieille barbe après une longue
traversée – il me faut une transat’ au moins, et donc pas le
genre de truc qu’on fait tous les jours – qui pourrait faire
illusion de loin - sinon n’importe quel observateur - ou plutôt
observatrice - y verra qu’elle évoque bien plus une pénible
poussée de végétations clairsemées et rabougries en bordure
saharienne que les abondantes couvertures de nos riches plaines
céréalières, ou mieux encore … de lointaines toundras où elles
iraient s’encanailler.
Si je ne reviens que
d’une banale sortie côtière de quelques jours, à part cet
inévitable aspect baroudeur-pas-douché-depuis-x-jours et sa vague
odeur de ‘’renard’’, je n’obtiens qu’une lente ( très
lente) apparition clairsemée sur mon visage, et je suis de toute
manière poilu … comme un œuf … !
Un aparté sur
‘’l’odeur de renard’’ :
C’était il y a un
‘’certain nombre d’années’’, nous avions navigué
plusieurs jours à bord d’Obsession, le beau voilier d’un ami …
puis l’ami Bruno avait pris contact avec une aventurière de la mer
et de ses amis (enfin surtout de la mer je crois) – une certaine
Anne qui a traversé x fois des océans à la rame, en
kite surf, en kayak et j’en passe – et elle était
venue faire un tour à bord lors de notre escale du côté de Bénodet.
Anne avait eu cette
remarque en entrant à bord de ce voilier peuplé depuis plusieurs
jours de six ou sept mecs à bord, forcément mal rasés (mais cela
n’était pas la plus marquante des caractéristiques me concernant)
, en tout cas pas douchés :
‘’Bon
effectivement, ça sent un peu le renard, mais c’est bien normal,
un bateau de mecs depuis plusieurs jours ...’’
Solidarité sainte …
comme aurait pu dire un Brassens … Anne comprenait fort bien.
Je referme ma
parenthèse sur cette rencontre d’une aventurière qui au passage
ne se soucie sans doute guère de la quantité de poil au menton pour juger la
dimension d’une aventure – en tout cas il me semble avoir compris
cela d’elle - mais est réellement une ‘’sacrée aventurière’’.
Alors, la barbe,
déjà c’est un peu compliqué, mais la poitrine velue pour attirer
ces dames … inaccessible Graal ?
S’accepter tel que
l’on est … on apprend ça aussi dans le voyage solitaire.
Que voulez-vous, aux
yeux de ceux - et surtout celles ? - qui les admirent, faute de
pouvoir donner cette glorieuse image d’un vieux loup de mer et
n’étant hélas doté par la nature que d’une pilosité de
grenouille…. je resterai sans doute guère plus qu’un ….
loulou de mer !
Commentaires
Enregistrer un commentaire